Quel genre est en effet plus massivement populaire que le roman sentimental ? Plus unanimement rejeté par la critique littéraire, plus décrié ? Si souvent taxé de mineur — voire d’irrécupérablement inférieur — la platitude, le néant littéraire a-t-on dit — plus grave : d’infantilisant et d’abrutissant ? Que n’a-t-on médit du roman rose dans les années 1980 ? Il y aurait là une étonnante étude de la réception critique à faire. Ou plutôt de sa « non-réception », de son rejet, ce qui nous a valu naguère cette encombrante notion de « paralittérature »…
Dès les années 1950, ce qui est en cause principalement, c’est le roman « à la Delly ». Delly était devenue une marque de fabrique, un genre à part entière, où d’innombrables « sous-Delly » s’engouffraient, qu’il faudra bien aussi aborder un jour ! Mais d’abord, place à Delly, la grande Delly, la vraie, l’unique, l’auteur populaire le plus largement édité dans le domaine du roman populaire français au XXe siècle !